Memphis Bleek - 534

Memphis Bleek
534

Revenu avec un projet un poil plus digeste que M.A.D.E. paru 2 ans auparavant, Memphis Bleek offre un album également plus varié.

Même si il est un 4ème pur produit "roc-a-fellesque", très justement introduit sur 3 longueurs par Just Blaze où Jay-Z se réserve même le monopole de Dear Summer, le projet se laisse diluer par des balades rythmiques telles que Infatuated ou The One en compagnie d'une certaine chanteuse barbadienne encore présentée par Bleek à ce moment-là (comprenez, nous ne sommes qu'en 2005) et par ailleurs présente dans le clip de Like That.

Que ces musicalités souples, par ailleurs maîtrisées par Memphis Bleek, ne viennent pas démotiver les amateurs de rap brooklynois.

First Last & Only et Get Low nous plongent dans le ventre mou (ou plutôt dur) de 534 Flushing Ave. et alentours soutenus respectivement par M.O.P. et son protégé Livin' Proof. State Property oblige, un crochet du côté de Philly le temps d'un feat avec les Young Gunz et c'est l'heure de s'en rouler un avec Smoke The Pain Away. L'évasion est parfaitement produite par 9th Wonder et n'est pas sans rappeler de précédents "smoke breaks" de Bleek comme Hypnotic ou I Get High.

Sur le dernier tiers, si l'entraînant Hater Free vient plus ou moins répondre aux guitares électriques de Oh Baby, l'opus tend fortement sur la mélancolie, avec une deuxième pépite de 9th née d'un sample de Billy Paul et des plus personnels All About Me et Straight Path.

534 propose en résumé un contenu un peu moins pur que ses prédécesseurs mais plus accessible et ce sur 12 titres (en ne comptant pas Dear Summer et son intro) avec une juste passation de la première à la deuxième partie comme d'un été à un automne au cœur de Marcy.